Mister Robot

Une de mes amies m’a récemment recommandé de regarder une nouvelle série : Mister Robot. Et je dois avouer que le script kiddie caché sous mon costume de consultant a bien pris son pied. Ce n’est pas la série du siècle mais enfin un divertissement abordant la sécurité informatique d’un angle un peu plus crédible ! Les acteurs sont assez bons et la BO est sympa.

Si vous avez quelques heures à perdre je vous conseille de regarder la première saison. Elle compte dix épisodes. Attention : si vous appréciez les deux premiers épisodes, regardez la saison entière. Les épisodes 5 à 7 sont plus lents mais le dénouement en vaut la chandelle.

 

Spoiler alert : ne pas lire ce qui suit si vous comptez regarder la première saison

 

Une de mes scène préférées (pilote, 17min30s) est la rencontre du méchant (Tyrell Wellick) avec l’anti-héro (Elliot) : Elliot commence par trasher l’incompétence technique du CTO d’EvilCorp, avant que Tyrell ne se lance dans un monologue trollesque sur Gnome et KDE… manquerait plus que d’accoler « GNU » à « Linux » pour que ce soit 100% jouissif. Je me suis cru un instant de retour au Millibar de l’UTC à troller avec un pote, même si ce n’est pas sur le choix de notre clickodrôme qu’on aimait le plus débattre.

C’est cool de voir une série où le méchant virus n’apparait pas en plein milieu de l’écran avec une tête de mort ou comme un hydre représenté en 3D façon Opération espadon. Vous pouvez faire des arrêts sur image pour lire le terminal de Elliot ou Tyrell : on y voit des sessions SSH tout ce qu’il y a de plus réaliste, du John the ripper, du Metasploit… le RaspberryPi est même au coeur de l’action.  Le plus intéressant est le rapport au social engeneering. Elliot ne pénètre pas brutalement tous les systèmes assis derrière son bureau mais a parfois besoin d’un vecteur humain : le maillon faible.

L’autre force de cette série est qu’elle elle pousse le spectateur à s’interroger sur l’impact de la technologie sur notre quotidien et de manière plus général sur le système dans lequel nous évoluons. Ce n’est pas du niveau de BlackMirror mais quand même ! Je me demande même si le nom choisi pour la multinationale, EvilCorp ne fait pas allusion au « Don’t be evil » de Sergueï Brin et Larry Page…

Puis quel plaisir de revisiter certaines références : la moquerie de Tron, l’allusion à Stargate et PulpFiction, les Anonymous, le magasin d’informatique des années 1990, même le patronyme du protagoniste rappelle Matrix. Attention toutefois : si traquer les références est divertissant, subir le copier/coller de pans entiers du scénario l’est beaucoup moins. Elliot nous rejoue le coup de Fight Club, Tyrell Wellick et sa femme rappellent dangereusement les héros de Hosue of cards, idem pour la voix off etc. Au final ce sont des monuments rejoués par de bons acteurs donc c’est supportable, mais ça reste du réchauffé.

Autre petit bémol : on évite malheureusement pas le cliché du jeune asocial portant un sweet à capuche… un jour peut-être.

Quoiqu’il en soit, j’ai hâte de voir la saison deux. Rendez-vous l’été prochain.

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